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eust pris. Au reste, qu'encores qu'il fust François, tou­tesfois qu'il aimoit mieux avoir un estranger catholique pour roy, que non pas un François qui fust heretique : ce qu'il leur avoit dit assez souvent, et le repetoit en* cores tout haut, afin qu'ils ne l'oubliassent pas, et qu'ifs l'allassent dire hardiment partout, s'ils vouloient. Et tinst plusieurs autres propos scandaleus et injurieux contre le Roi : lequel il appela tigre et fils de p...... exhortant
le peuple a ne le recevoir jamais, quelque profession de religion qu'il fist, pour ce que ce n'estoit que pif^rie et hipocrisie; et qu'un relaps comme lui n'estoit bon qubrusler.
Commolet au contraire, ce jour mesme, en termes exprés, condamna en son sermon les placcards, comme meschans et seditieus; loua la conference, dit qu'il faloit prier Dieu pour ceux qui s'emploiioient à un si bon ouvrage. De Moraines, dans l'eglise Saint-Ger­main, en dit autant; et qu'il faloit prier Dieu pour la conversion de l'heretique, Les curés Saint - Eustace, Saint-Supplice et Saint-Gervais prescherent de mesme -ce jour, louans la conference, et condamnans les placards comme seditieus. Entre autres choses le curé Saint-Eustace dit qu'il n'i avoit que les meschans qui craingnoient que l'yssue de la conference ne nous ame-nast une paix, par la conversion de l'hérétique : qui estoit toutefois ce que nous devions souhaitter, et prie» à Dieu; mais qu'il avoit grande peur que nous n'aurions ne l'un ne l'autre, pour ce que nous estions trop mes­chans, et que nous nous rendions indignes d'un si grand bien par la continuation de nos vices et blasphèmes.
Les autres prédicateurs de Paris pour la plus part prescherent comme celui de Saint-André, blasmans la
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